Lizzie Borden : innocente ou tueuse sadique  ?

Et quand elle vit ce qu’elle avait fait,

Elle en donna quarante-et-un à son père. »

Les histoires les plus terrifiantes commencent souvent dans le silence de la nuit, dans des lieux isolés où personne ne vous entendra hurler. C’est pourtant en plein jour, au cœur de la charmante ville de Fall River dans le Massachusetts, que les Borden furent massacrés, à coups de hache, sans qu’aucun voisin ne perçoive le moindre cri. Cette histoire effrayante à la conclusion incertaine continue de hanter le manoir de Lizzie Borden, tout comme les fantômes des victimes.

Andrew Borden épouse Sarah Morse. Ils ont deux filles, Emma en 1851, puis Lizzie en 1860. La famille, fervente catholique, dispose d’une très grande fortune, mais Andrew se montre avare. Il impose des conditions de vie frugales aux siens, s’obstinant par exemple à vivre dans un quartier ouvrier alors qu’il pourrait s’offrir un immense manoir dans les hauteurs de la ville. Sarah décède en 1863, laissant ses deux fillettes seules avec leur père. Trois ans plus tard, ce dernier se remarie avec Abby Gray. La belle-mère peine à s’intégrer à la famille malgré ses efforts. Lizzie et Emma lui reprochent d’avoir épousé leur père pour son argent. L’ambiance, loin d’être idyllique au sein du foyer, s’aggrave durant l’année 1892. Andrew, connu pour sa pingrerie avec ses filles, fait preuve d’une générosité démesurée avec la famille de sa nouvelle épouse, ce qui n’échappe pas à Emma et Lizzie.

En juillet 1892, une violente dispute éclate et les deux sœurs quittent aussitôt la maison pour se rendre à New Bedford. Elles reviennent finalement, trois jours avant ce qui allait devenir le fait divers le plus célèbre du Massachusetts.

Le 4 août 1892 commence comme n’importe quelle autre journée d’été à Fall River. Le soleil brille déjà haut dans le ciel et chacun-e s’affaire à ses occupations habituelles. Ce matin-là, Andrew Borden prend le petit déjeuner avec son épouse, Abby, et le frère de feue Sarah, John Morse. Andrew et John quittent la maison peu après. Abby reste seule avec Lizzie et la bonne irlandaise, Bridget Sullivan. Emma, quant à elle, se trouve hors de la ville. Andrew revient en fin de matinée, vers 10 h 30 et s’allonge dans le canapé pour s’octroyer une sieste. Une journée qui commença comme les autres, mais dont le dénouement fut tragique.

Une demi-heure plus tard, Lizzie entre dans le salon et découvre son père, mort, pour ne pas dire massacré, le crâne brisé. Elle appelle Bridget qui accourt, paniquée. Le Dr. Bowen est aussitôt dépêché. En arrivant au domicile des Borden, le docteur ne peut que constater le décès du patriarche. Demeure une question : où est passée Abby ? Elle est à son tour trouvée à l’étage, face contre terre. Elle et son époux ont été assassinés à coups de hache. L’arme du crime est retrouvée au sous-sol de la maison.

Andrew Borden, photo prise sur la scène de crime

Abby Borden, photo prise sur la scène de crime

Les policiers analysent aussitôt tous les éléments à leur disposition pour comprendre ce qu’il s’est passé. L’enquête s’annonce difficile, car les bizarreries sont nombreuses. Un couple sans histoire a été sauvagement abattu dans une maison fermée à double tour, mais personne n’a entendu ou vu quoi que ce soit, pas même Bridget, la bonne, qui affirmait se reposer à l’étage. Pas plus que Lizzie, occupée dans l’abri de jardin à ce moment-là. Autre fait troublant, Abby aurait été exécutée environ une heure avant son mari. Le meurtrier aurait donc patienté tout ce temps à l’intérieur du manoir, malgré la présence de Bridget et Lizzie. Andrew aurait lui été assassiné juste avant que sa fille ne le découvre, mais elle n’a vu personne. Pour finir, le couple Borden n’a pas seulement été tué, il a été massacré : Abby, morte au premier coup de hache, en a reçu 18 autres ensuite. Le tueur s’est acharné sur elle pour une raison inconnue. Andrew, quant à lui, a été frappé 10 à 11 fois. Un véritable déluge de violence qui ne ressemble pas à un simple crime de rodeur.

Les enquêteurs soupçonnent aussitôt Lizzie. Elle apparaît froide, détachée, lorsqu’elle est interrogée, et ses déclarations se révèlent contradictoires ou invérifiables. Un témoin prétend l’avoir vue brûler sa robe après les faits. Un pharmacien affirme que la veille des meurtres, elle a tenté de lui acheter du cyanure d’hydrogène. Elle disposerait aussi d’un mobile : l’héritage des Borden. D’autres rumeurs évoquent la possibilité qu’Andrew Borden ait abusé de ses filles, ou que Lizzie et Bridget auraient été amantes. Des secrets qui auraient poussé la jeune femme au crime.

Quel que soit le mobile réel, tout semble désigner Lizzie comme la coupable idéale. Le maire lui-même dit la trouver suspecte. Elle est finalement arrêtée le 11 août 1892. Elle plaide non coupable. Son procès se tient en juin 1893 et l’affaire fait la une des journaux.

Une du journal Frank Leslie’s Illustrated Newspaper, 29 juin 1893

Contre toute attente, Lizzie est acquittée. Son témoignage est jugé non recevable, la jeune femme n’ayant bénéficié d’aucun accompagnement légal lors de ses déclarations. La déposition du pharmacien est elle aussi refusée : vouloir acheter un produit toxique ne démontre pas que Lizzie souhaitait empoisonner quelqu’un. L’accusation se retrouve privée de ses preuves, elle n’a plus à sa disposition que quelques témoignages peu concluants et des impressions. Pas de quoi convaincre le jury. Le 20 juin 1893, après à peine une heure de délibérations, il rend son verdict : Lizzie Borden est innocente.

Malgré son acquittement, Lizzie est rejetée par les habitants de Fall River qui la pensent coupable. L’affaire en restera là et, à ce jour, le meurtre d’Andrew et Abby Borden est non élucidé.

Lizzie hérite de la fortune de son père, qu’elle partage avec sa sœur, Emma. Elle achète la villa Maplecroft, mène bon train et se fait désormais appeler Lisbeth Andrew Borden. Emma s’installera avec elle, jusqu’à ce qu’une dispute éclate en 1905. Elles ne se reverront jamais ensuite. Lizzie meurt en 1927, à l’âge de 66 ans. Emma décède dans un accident quelques jours plus tard.

Près de 130 années plus tard, le mystère reste entier : Lizzie Borden a-t-elle tué son père et sa belle-mère, un matin d’août 1892 ? La justice a tranché cette question en acquittant la jeune femme. Pourtant, les théories se multiplient jusqu’à aujourd’hui : de nombreuses personnes croient en sa culpabilité, quand d’autres travaillent à l’innocenter. Si Lizzie Borden a tout de la coupable idéale en théorie, des éléments pourraient tout de même indiquer le contraire.

Pour commencer, lorsque la police l’a interrogée, il a été fait état de son attitude distante, de ses déclarations contradictoires. Cela peut être expliqué par l’intervention du Dr Bowen qui lui avait administré des tranquillisants avant leur arrivée. À noter qu’elle a tout de même répondu à toutes les questions, sans montrer la moindre résistance et que, malgré les substances ingérées, elle ne s’est pas incriminée. Quant à la robe bleue, nul ne sait si elle a été brûlée, mais la bonne, Bridget, aurait déclaré que si Lizzie la portait bien le jour du meurtre, aucune trace de sang n’était visible dessus.

D’autres éléments pourraient faire pencher la balance du côté de l’innocence de Lizzie. Par exemple, le crime aurait de toute évidence été planifié et méticuleusement organisé. Pour preuve, le piquenique de la police était organisé ce 4 août 1892, impliquant une présence policière minimum ce jour-là. Pratique ! Pourtant, parmi tous les suspects potentiels, seule Lizzie ne disposait d’aucun alibi pour le meurtre, de quoi en faire la coupable toute désignée. Sa sœur, par exemple, avait quitté la ville pile ce jour-là, ce qui n’aurait pas été dans ses habitudes. Lors du procès, elle défendra Lizzie sans grande conviction, et nous savons aujourd’hui que les deux sœurs se sont séparées définitivement après une violente dispute quelques années plus tard. John Morse, ou même le Dr Bowen, ont eux aussi été soupçonnés, mais aucune enquête sérieuse n’a été menée sur eux, malgré leurs conflits connus avec les Borden. D’autres noms ressortent encore lorsque l’on creuse l’affaire, autant de pistes possibles que la police n’a jamais investigué. Quant à la hache découverte dans le sous-sol de la maison… rien n’indique qu’il s’agisse de l’arme du crime. Aucune goutte de sang n’a été retrouvée sur elle, malgré des analyses poussées.

L’affaire Lizzie Borden n’a pas fini de nous intriguer, il semble probable que nous ne saurons jamais ce qu’il s’est réellement passé ce matin du 4 août 1892. Lisbeth Andrew Borden repose aujourd’hui dans le cimetière d’Oak Grove, à Fall River, dans le Massachusetts. Son père, sa mère, sa belle-mère et sa sœur y sont également inhumé-e-s. Quant à la célèbre maison des Borden, elle est aujourd’hui reconvertie en Bed and Breakfast et les visiteurs-euses affirment y observer des phénomènes paranormaux. Vous rêvez de découvrir cette région aux paysages spectaculaires et aux innombrables mystères ? Partez à l’aventure avec Les Voyages Extraordinaires lors d’un 

1. Chanson enfantine populaire aux États-Unis

https://fr.wikipedia.org/wiki/Lizzie_Borden

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https://en.wikipedia.org/wiki/Lizzie_Borden

La sombre histoire de Lizzie Borden

Le Massachusetts, situé dans la Nouvelle-Angleterre, éblouit par sa beauté sans pareille. De ses plages touristiques à ses montagnes boisées, la région invite à la contemplation. Plus encore en automne, lorsque ses arbres se couvrent de nuances de roux, que le brouillard s’infiltre partout et que le froid s’insinue dans les maisons. Derrière ces paysages envoûtants se cachent de sombres histoires dignes des pires films d’horreur. La ville de Salem, marquée par ses célèbres procès en sorcellerie, en est un exemple parfait.

Le Massachusetts : des grandes collines hantées par le passé

Les amateur-trice-s de paranormal ne manqueront pas d’occupations lors d’un séjour dans le Massachusetts. Pour commencer, nous pourrions parler de Fall River, le théâtre de l’une des énigmes criminelles les plus connues du pays : l’affaire Lizzie Borden. Cette jeune femme a été accusée, puis acquittée du massacre de sa famille à la hache en 1892. Ce fait divers sans conclusion réelle continue d’alimenter toutes les théories. Pour ajouter à la légende, des phénomènes de hantise sont depuis régulièrement observés dans le manoir des Borden. Un peu plus loin, vous trouverez la verdoyante ville de Danvers, proche de Boston. Son terrifiant hôpital psychiatrique, le Danvers State Hospital, détruit dans les années 2000, était considéré comme l’un des lieux les plus hantés des États-Unis. Hurlements, apparitions, pleurs dans la nuit… seul-e-s les plus courageux-ses osaient s’y aventurer. Il inspira même Lovecraft dans plusieurs de ses écrits. Il n’en reste aujourd’hui que des cimetières, tout aussi effrayants. Bien avant cela, Danvers était déjà tristement célèbre pour une autre raison.

Jusqu’en 1752, cette ville s’appelait en réalité Salem Village. Ce havre de paix a été fondé en 1636 par des puritains anglais fraîchement débarqués au Nouveau-Monde. En 1692, ses habitants, persuadés d’être la cible de forces occultes, se sont lancés dans une véritable chasse aux sorcières. Cette sombre affaire aboutira aux procès de Salem, qui eux prendront place dans la ville de Salem, à quelques kilomètres de Danvers. Le juge les ayant présidés, John Hathorne, aurait d’ailleurs vécu, à l’époque, sur un terrain qui allait devenir plus tard un hôpital psychiatrique : le Danvers State Hospital.

Mais comment des villageois a priori sans histoire en sont-ils arrivés à vouloir condamner à mort des dizaines de leurs voisins ?

Les procès de Salem débutent en 1692. Il faut remonter quelques années en arrière pour comprendre les faits. Partout dans le monde, la peur du diable est bien réelle, les accusations de sorcellerie se multiplient et l’obscurantisme religieux compte ses victimes par milliers. À cette époque, Salem Village est une colonie britannique sans gouvernement légitime pour la gérer. La communauté, formée par des puritains, s’en remet donc au pasteur pour la guider dans son quotidien. Sous ses airs de charmant village tourné vers Dieu, le bourg souffre en réalité d’incessantes rivalités entre plusieurs riches familles qui se disputent, entre autres, des terrains. C’est dans ce contexte tendu qu’arrive le révérend Samuel Parris, accompagné de sa fille, Elizabeth Parris (9 ans), et de sa nièce, Abigail Williams (11 ans). Cet homme austère, loin d’apaiser les tensions, entre à son tour en conflit avec plusieurs familles, au point que celles-ci refusent dès 1691 de contribuer à son salaire. Il se lie d’amitié avec les Putnam, eux-mêmes en guerre contre une partie des habitants. Salem Village devient alors une véritable poudrière opposant différents clans.

Nous voici en 1692. Elisabeth et Abigail sont fascinées par les histoires terrifiantes racontées par leur esclave, prénommée Tituba. Celle-ci les aurait initiées à différentes pratiques, comme la divination. Peu après, les fillettes commencent à adopter un comportement étrange : elles parlent un dialecte inconnu, souffrent de convulsions et d’hallucinations. Les médecins se pressent à leur chevet pour tenter d’en identifier la cause. L’un d’eux, William Griggs, trouve enfin la source du problème : la possession démoniaque. D’autres filles de la communauté semblent à leur tour victimes des mêmes symptômes. Pour le révérend Parris, cela ne fait plus aucun doute : le mal rôde à Salem Village. La chasse aux sorcières est lancée.

Forces occultes ou hystérie collective ?

Le révérend Parris et des notables de la ville prennent la situation en main. D’infâmes sorcières se cachent parmi la communauté et ils n’auront de cesse de les débusquer. Ils interrogent les fillettes pour découvrir le nom des responsables. Les premières accusations tombent. Ce sont tout d’abord Sarah Good, une mendiante enceinte, Sarah Osborne, une vieillarde, et Tituba, l’esclave du révérend, qui sont désignées. Elles sont officiellement accusées et envoyées en prison le 1er mars 1692. L’affaire aurait pu s’arrêter là, mais leur enfermement n’a aucun effet bénéfique sur les enfants possédés. Il doit forcément rester des sorcières en liberté ! Les fillettes fournissent aussitôt d’autres noms : Dorothy Good, Rebecca Nurse, Abigail Hobbs, Deliverance Hobbs, Martha Corey, Elizabeth et John Proctor.

« Witch Hill » ou « The Salem Martyr », par Thomas Slatterwhite Noble, 1869

Désormais, il ne s’agit plus seulement de mendiantes ou de vieillardes, les accusations visent des personnes nobles et/ou pieuses. Peut-être est-ce un simple hasard, mais elles semblaient toutes en conflit avec le révérend ou ses amis, les Putnam… La prison se remplit, les suspects, sous la torture, donnent à leur tour des noms et l’affaire s’étend bien au-delà de Salem Village pour atteindre toute la région. La panique gagne tout le monde. Terrifiés par les récits d’horreur et les rumeurs qui envahissent les rues, tous et toutes n’hésitent plus à dénoncer leurs voisins de toujours.

Les sorcières et sorciers présumé-es s’entassent en prison dans des conditions désastreuses. Problème : il n’y a aucun gouvernement légitime pour les juger. En mai 1692, le gouverneur William Phips arrive et institue une cour de justice. Les procès peuvent commencer.

Procès, condamnations et horreur absolue

Les procès se déroulent à Salem (et non à Salem Village). Ils suivent tous la même logique, aucun acquittement prononcé, ils se terminent systématiquement par une condamnation à mort. Une seule solution est offerte pour éviter l’exécution capitale : plaider coupable et dénoncer d’autres suspects. Les juges ne montrent aucune clémence, pas même envers les femmes enceintes. Elles seront pendues dès la naissance de leur enfant.

« Witchcraft at Salem Village », 1876

Il aura fallu attendre octobre 1692 pour que le gouverneur William Phips décide de mettre un terme aux procès. Officiellement, il a pris cette décision après l’appel formé par le clergé bostonien, mené par Increase Mather, président de l’Université de Harvard. Dans son essai Cases of Conscience Concerning Evil Spirits (Cas de conscience concernant les esprits maléfiques), Increase affirme : « Il apparaît préférable que dix sorcières suspectées puissent s’échapper, plutôt qu’une personne innocente soit condamnée ». Il dénonce aussi la légèreté des preuves apportées et la difficulté à prouver l’intervention de forces surnaturelles. Officieusement, le gouverneur William Phips aurait surtout retrouvé la raison lorsque son épouse a rejoint la liste des suspects. Il stoppe les procès et libère progressivement les accusés. En mai 1693, il gracie les dernières personnes encore en prison, signant le point final de cette tragédie. De nombreux accusés ont ainsi échappé à une mort certaine.

En tout, à la fin des procès, plus de 200 personnes auront été accusées. 19 d’entre elles ont été pendues et 5 autres sont décédées en prison. Il faut aussi citer Giles Corey : cet octogénaire a refusé de se défendre lors de son procès. En punition, de larges pierres ont été déposées sur son torse, l’une après l’autre, jusqu’à provoquer sa mort au terme de trois jours d’une souffrance insupportable. L’horreur ne s’arrête pas là. Sarah Good, arrêtée enceinte, condamnée à mort puis pendue, a accouché d’une petite fille pendant son emprisonnement. Celle-ci fait malheureusement partie des victimes décédées en prison, la plus jeune martyre des procès de Salem.

Toutes les victimes ont aujourd’hui été réhabilitées. Un mémorial leur a été érigé dans la ville de Danvers.

Possessions démoniaques, hystérie collective ou complot visant à enrichir certaines familles de Salem Village ? Les théories sont nombreuses pour expliquer les procès les plus tristement célèbres d’Amérique du Nord. La ville de Salem porte aujourd’hui encore l’empreinte des événements tragiques qui s’y sont déroulés. Vous souhaitez en apprendre plus sur ces procès, découvrir les lieux marqués par cette terrible histoire ? Les Voyages Extraordinaires vous emmènent à Salem à l’occasion du circuit Halloween. 

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https://fr.wikipedia.org/wiki/Sorci%C3%A8res_de_Salem

https://en.wikipedia.org/wiki/Salem_witch_trials

https://bostonghosts.com/haunted-massachusetts-hospitals/

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/les-proces-des-sorcieres-de-salem-entre-mythe-et-realite

https://www.danverslibrary.org/archive/witchcraft-victims-memorial/

https://salemwitchmuseum.com/history-education/

Salem, la ville des sorcières

The Conjuring : l’histoire vraie derrière le film

Certains lieux semblent maudits. Les événements funestes s’y enchaînent, les défunts errent, incapables de trouver le repos, et les phénomènes paranormaux deviennent alors la normalité des vivants. Une ferme perdue au milieu des bois au nord-est des États-Unis est tragiquement connue pour répondre à cette définition depuis le célèbre film d’horreur The Conjuring. Le scénario s’inspire d’une histoire vraie, celle des Perron. Le cauchemar vécu par cette famille, puis l’implication de l’énigmatique couple Warren ont participé à forger la terrifiante légende de cet adorable corps de ferme.

Le film The Conjuring sorti en 2013 est directement inspiré des dossiers des époux Warren, un couple de parapsychologues composé de Ed, démonologue, et de Lorraine, médium. Il narre les événements vécus par le tandem dans une vieille ferme isolée, située à Harrisville dans le Rhode Island. Ces experts du paranormal se sont rendus sur place dans les années 1970 pour venir en aide à la famille Perron, en proie à une présence maléfique d’une force inouïe. Dans le film, les Warren mettent à jour les terribles secrets de la bâtisse, offrant aux Perron une conclusion satisfaisante. Tout est bien qui finit bien. Du moins, en théorie, car l’histoire ayant inspiré ce film se révèle plus sombre et son dénouement, glaçant.

Tout commence en 1971. Roger et Carolyn Perron forment un couple heureux, entourés de leurs cinq filles, lorsqu’ils décident d’emménager dans une jolie ferme, quoique vétuste. La vieille maison en bois, spacieuse et plantée au milieu d’une immense étendue de verdure, a tout du rêve éveillé. C’est en réalité Carolyn qui prend cette décision, sans consulter son époux. En voyant l’annonce dans un journal, elle tombe immédiatement amoureuse de la bâtisse et s’empresse de donner toutes les économies du couple pour l’acquérir. Roger, d’abord mécontent, accepte de visiter la ferme construite en 1836. Il ne lui faut que quelques minutes pour succomber à son charme, tout comme ses filles. Il ne s’inquiète pas outre mesure lorsque l’ancien propriétaire lui recommande de laisser les lumières allumées la nuit, et de ne surtout jamais, sous aucun prétexte, rouvrir les conduits des cheminées. Ce conseil étrange ne sera pas suivi. Les lumières finiront par briller chaque nuit pour rassurer les fillettes terrifiées, mais les conduits seront rouverts par Carolyn, à son grand regret.

Photo by Mott & Chace Sotheby’s International Realty / Blueflash Photography

La famille emménage et prend aussitôt ses aises, malgré des premiers phénomènes étranges et le froid mordant régnant en permanence dans la maison. Des esprits rôdent, pourtant l’ambiance reste plutôt sereine et les manifestations pacifiques. Mais lasse du froid, Carolyn, ignorant l’avertissement donné par l’ancien propriétaire, rouvre les conduits des cheminées pour chauffer la maison. Dès lors, les phénomènes gagnent en intensité, des entités effrayantes apparaissent et des nuées de mouches que rien ne peut chasser s’installent dans la bâtisse. Le cauchemar ne fait que commencer.

Dans sa trilogie House of Darkness, House of Light, Andrea Perron raconte l’histoire de sa famille au cœur de cette ferme hantée par de nombreux esprits. D’après son récit, certains d’entre eux se montraient bienveillants, protecteurs même, tandis que d’autres ne connaissaient aucune limite pour terrifier la famille. Apparitions, agressions, possession, rien ne leur est épargné. Roger, souvent en déplacement, ne sera que peu impacté par les événements. Son épouse, quant à elle, sombrera petit à petit dans un mal être profond que seul l’éloignement saura résoudre. Obsédée par la maison, pour ne pas dire sous emprise, Carolyn enquête, déterminée à découvrir l’identité de l’esprit maléfique qui la harcèle sans relâche. Ses recherches la mènent sur la piste de Bathsheba Sherman (1)

Bathsheba Thayer nait dans le Rhode Island en 1812. Elle mène une vie confortable avec son riche mari, Judson Sherman, et leur fils, Herbert. Trois autres enfants sont nés de cette union, mais aucun d’eux n’a survécu au-delà de l’âge de sept ans.

La réputation de Bathsheba Sherman fait froid dans le dos. Selon les récits des villageois-ses, elle brutalisait ses serviteurs-trices avec une cruauté sans limite. Certain-e-s la soupçonnaient même de commercer avec le Diable. Lorsque le seul fils encore survivant du couple, Herbert, est retrouvé mort, assassiné, il n’en faut pas plus pour y voir une confirmation des rumeurs : Bathsheba est une sorcière, elle a offert son propre enfant en sacrifice à Satan. Le tribunal l’innocente, faute de preuves, mais le mal est fait, chacun-e est convaincu-e de sa culpabilité. Lorsqu’elle décède le 25 mai 1885, le coroner se dit sous le choc en découvrant son corps, le décrivant comme « littéralement transformée en pierre » (2)

Carolyn connaît enfin le nom du fantôme cauchemardesque auquel elle a affaire, mais cela ne l’aide en rien. C’est ici qu’arrivent les Warren. Dans le film, leur intervention contribue à apaiser les entités présentes dans la ferme. Mais dans ses romans et lors de diverses interviews, Andrea Perron raconte une version différente. Selon elle, le couple aurait fui la maison en courant après une tentative d’exorcisme dévastatrice sur Carolyn, terrifié par la violence et la puissance de Bathsheba. Andrea, qui aurait assisté à cet événement, se dit aujourd’hui encore (soit, une cinquantaine d’années après) traumatisée par la scène dont elle a été témoin. Les phénomènes se seraient amplifiés au départ des Warren, et la famille se serait résolue à déménager. C’est finalement cet éloignement qui lui permettra de retrouver une vie paisible. Dans chacune de leurs interventions depuis, les membres de la famille Perron rapportent leur histoire avec émotion. S’il est difficile de déterminer la véracité de leurs propos, nul-le ne peut rester indifférent-e au regard hanté d’Andrea Perron lorsqu’elle relate le cauchemar vécu durant son enfance.

Andrea Perron, de nos jours. Photo found on IMBD

La légende entourant ce corps de ferme perdu dans le Rhode Island ne cesse d’intriguer tous-tes les amateur-trice-s de paranormal. Vous rêvez de visiter la bâtisse ayant inspiré le film The Conjuring ? Ce site web vous permet d’

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(1) Dans sa trilogie House of Darkness, House of Light, Andrea Perron explique que sa mère, lors de son enquête, a découvert le nom de Bathsheba Sherman. Elle a depuis contredit ce point, expliquant que ce serait en réalité Lorraine Warren qui l’aurait évoqué la première, plus tard.

(2) De nombreuses recherches ont depuis été effectuées. Les faits semblent contredire l’histoire de Bathsheba Sherman telle que relatée dans le film, dans les dossiers des Warren et par Andrea Perron dans sa trilogie. À noter que cette dernière se montre depuis plus nuancée sur cette question. Si elle envisage toujours la possible hantise de la maison par Bathsheba Sherman, parmi d’autres entités, elle estimerait qu’elle a été diabolisée à tort.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Conjuring_:_Les_Dossiers_Warren

https://www.mindshadow.fr/histoire-vraie-conjuring/

https://www.realtor.com/realestateandhomes-detail/M3040599705

Trilogie House of Darkness House of Light: The True Story

, d'Andrea Perron, publié aux éditions AuthorHouse

https://skepticalinquirer.org/exclusive/correcting-the-conjuring-house-history/

The Conjuring : L'histoire vraie derrière le film

En cette veille de novembre, le ciel s’obscurcit, le froid s’infiltre jusque dans vos os et le tic tac entêtant de l’horloge du salon paraît soudain oppressant. Un souffle glacial caresse alors votre échine et tous les petits cheveux sur votre nuque se hérissent. Vous avez beau repousser cette idée, l’impression persistante d’être observé-e met vos nerfs à vif. Imagination galopante ou défunt revenu vous hanter ? Un 31 octobre, toutes les interprétations sont permises. De l’Irlande aux États-Unis, Halloween s’impose comme la fête la plus terrifiante de l’année. Au cœur de la nuit, l’espace de quelques heures sombres, les morts errent parmi les vivants, si proches de nous que l’on ose à peine se retourner. Le mythe d’Halloween a évolué au fil des siècles, des cultes gaéliques aux citrouilles sculptées, sans se départir d’un certain folklore horrifique. Installez-vous confortablement, 

 et découvrez les origines d’Halloween.

Halloween signifie All Hallows' Eve, ou dans sa version longue The eve of All Hallows' Day, soit La veille du jour de tous les saints (ou de la Toussaint). Même si les historiens ne s’accordent pas tous sur son origine réelle, l’opinion la plus communément admise la fait remonter à la protohistoire celtique et aux célébrations de Samhain. Elle marquait la fin des moissons et le début de la période la plus sombre de l’année. Durant ces quelques jours, selon les Celtes, le voile entre l’au-delà et le monde des vivants se distendrait jusqu’à devenir perméable, laissant le champ libre aux esprits pour déambuler parmi nous.

Les célébrations, menées par des druides, duraient une semaine et servaient à s’attirer les bonnes grâces des défunts et des Dieux pour l’hiver. Ils déposaient des offrandes devant leur porte et gardaient une place à table pour accueillir les revenants à la recherche d’un refuge. Mais toutes les âmes errantes ne sont pas bien intentionnées… Pour repousser les esprits maléfiques, les Celtes éteignaient tous les feux dans les maisons, puis enflammaient un immense autel qu’ils étouffaient à son tour avant d’en récupérer les braises. Une fois disposées dans leur cheminée, elles réchauffaient les foyers et assuraient la protection pour l’année à venir.

Pour comprendre l’évolution de ces célébrations gaéliques ancestrales jusqu’à la fête commerciale américaine que l’on connaît, il faut ensuite faire un bond de quelques années en avant. Nous voilà au Ve siècle. Une nouvelle religion s’installe en Irlande : le catholicisme. L’Église, pour mieux s’intégrer et convertir plus de fidèles, assimile de nombreuses traditions, dont Samhain. Elle a déjà, en l’année 613, remplacé les Lemuria romaines, servant à repousser les esprits, par la Fête des martyrs. Au IXe siècle, le pape Grégoire IV élargit cette fête à tous les défunts et fixe une date : le 1er novembre. La Toussaint était née.

D’autres coutumes se diffusent alors en Europe. Selon des textes datant du XVIe siècle, en Irlande, en Écosse et au Pays de Galles, la veille de la Toussaint, les enfants défavorisés ont déjà l’habitude de faire le tour des maisons pour réclamer de la nourriture. En contrepartie, ils récitent des prières en l’honneur des morts. Pour l’occasion, et pour ne pas être reconnus des esprits errants, ils se déguisaient.

Photo by Unknown/Public Domain on The Guardian

La veille de la Toussaint, le 31 octobre, s’impose peu à peu comme une fête à part entière. Arrive alors la grande famine de 1845. Deux millions d’Irlandais immigrent en direction du Nouveau Monde, emportant avec eux coutumes et folklore. Les enfants irlandais, vêtus de leurs plus terrifiants costumes de fantôme, continuent tous les 31 octobre à faire le tour des maisons pour réclamer de la nourriture. Cette habitude s’ancre rapidement dans la société américaine et, en 1920, la fête connaît déjà une large popularité. Les bonbons deviennent le mets de prédilection pour satisfaire les effrayants petits fantômes, jusqu’à rendre incontournable la formule « Trick or Treat » (des bonbons ou un sort). Les costumes se diversifient : apparaissent loups-garous, vampires et autres créatures d’épouvante à mesure que la pop culture se mêle aux célébrations.

Preuve de son enracinement dans la culture américaine, le cinéma d’horreur exploite à son tour cette fête. En 1978 arrive sur nos écrans la franchise Halloween. Dans ces films, Michael Myers, le terrifiant tueur au masque, profite de la nuit maudite pour semer la terreur et les cadavres. La boucle est bouclée : aujourd’hui encore, de nombreuses personnes se déguisent en ce personnage emblématique pour se faire peur à Halloween ! En 1993, Tim Burton, avec son film L'Étrange Noël de Monsieur Jack, contribue lui aussi à populariser la fête.

Jack O’Lantern, la bête noire du diable

La citrouille représente le symbole d’Halloween le plus populaire. À l’origine, il s’agissait en réalité d’un navet. Les enfants les sculptaient en forme de visages grimaçants, puis y glissaient une bougie afin d’éloigner les mauvais esprits. 

Photo by rannṗáirtí anaiṫnid on Wikimedia

La citrouille étant présente en abondance sur les sols américains, elle a remplacé le navet au XIXe siècle, lorsque la fête s’est imposée dans le pays. Mais d’où vient cette tradition ? Laissez-nous vous conter l’histoire de Jack, un maréchal-ferrant irlandais, roublard, cupide, et avec un penchant certain pour la boisson.

Cette histoire nous conduit au cœur d’une nuit froide comme la mort, alors que Jack titube dans le silence de la campagne irlandaise après une soirée passée dans une vieille taverne décrépite. Les sens endormis par une ébriété bien avancée, il bouscule accidentellement un inconnu : Lucifer. Celui-ci ne se trouve pas là par hasard. Il a entendu parler de la cruauté sans pareille de Jack et compte bien ajouter son âme à sa collection. L'avare négocie : il suivra le Diable, à la condition qu'il lui offre un dernier verre pour la route. Tous deux se rendent au pub où le Diable se transforme en pièce de six pence pour payer la bière de Jack. Au lieu de régler la boisson, le roublard place l’argent dans sa poche contenant une croix. Le Diable est capturé. Jack le libérera s'il promet de le laisser tranquille pendant dix ans.

Lorsque le démon revient une décennie plus tard, Jack se joue à nouveau de lui. Il le piège, puis accepte de le relâcher si le Diable s’engage à l’oublier pour de bon. Tout est bien qui finit bien… Mais les années s'écoulent, le temps fait son œuvre et voilà que Jack, vieillard grisonnant, passe l’arme à gauche. Le Paradis lui claque la porte au nez. Il ne lui reste plus qu’une seule option. L’Enfer. Mais le Diable, rancunier, se fait un plaisir de lui rappeler sa promesse : il a juré de ne pas prendre l’âme de Jack. Ce dernier est alors condamné à errer dans la plus sombre et terrifiante des nuits. Lucifer consent à lui céder des charbons ardents pour éclairer sa route dans l’obscurité éternelle. Jack les place dans un navet et s’en va errer, désespéré, perdu pour toujours entre le monde des morts et celui des vivants. Il est surnommé depuis Jack O’Lantern et les enfants sculptent des légumes en son souvenir. Vous l’apercevrez peut-être, par une nuit glaciale d’Halloween, déambuler au loin, sa triste lanterne en main.

De ses origines à ce jour, la fête d’Halloween reste intimement liée au monde des esprits. Vous souhaitez vivre un moment inoubliable et tester les limites de votre sang-froid ? Les Voyages Extraordinaires vous emmènent dans l'Est américain pour un circuit sur le thème d'Halloween. Prêt-e à affronter vos peurs dans le sanatorium de Waverly Hills, à trembler d’effroi dans la maison ayant inspiré le film d’horreur The Conjuring et à découvrir les terrifiants secrets de la ville de Salem ? 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Samain_(mythologie)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jack-o%27-lantern

https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/halloween-la-traditionnelle-citrouille-etait-a-l-origine-un-navet-7780305978

https://www.caminteresse.fr/societe/halloween-fete-origine-histoire-tradition-53840/

https://www.histoire-pour-tous.fr/dossiers/3311-origines-et-histoire-dhalloween.html

https://www.elle.fr/Loisirs/News/Halloween-origine-3731951

https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/histoire/desintox-non-halloween-n-est-pas-une-fete-originaire-des-etats-unis_4822115.html

https://www.guide-irlande.com/culture/jack-olantern/

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